Oh ! ce ne fut pas comme un coup de baguette magique au matin de ce dimanche de Pâques d’autant qu’il n’en est pas une je crois à avoir risqué la fraîcheur humide du parc à sa recherche.
Tout au long de ce Carême nous avions marché sur ses traces et nous avions reconnu des signes dans nos vies, vies marquées par le départ de certaines qui nous rappelaient qu’à un certain moment il faut rejoindre une autre rive, laisser ce corps là comme une écorce disait le petit Prince. Nous avons été aidées par la méditation d’un chemin de croix rédigé par Monseigneur Rézeau sur des dessins d’une personne de l’île d’Yeu. Nous avons regardé ensemble notre vie de congrégation : que de morts, d’épreuves, de passages, de traversées et chaque fois que d’énergie, de courage, d’imagination, de générosité, de don de soi-même ! Oui, ce combat à la vie, à la mort existe et sans la mort point de résurrection. Nous avons vu que la vie de notre congrégation était belle et parallèlement, nous regardions notre vie personnelle… Je parie que chacune a pu davantage contempler ses sœurs et les trouver belles, se trouver belle elle-même. En tout cas j’ai ressenti pour moi-même combien nous étions infiniment aimées d’instant en instant.
Et puis nous avons été heureuses de faire entrer dans ce club très restreint notre quatrième centenaire, Marie Boudaud.
Il nous faudra bien encore ces cinquante jours pour habituer nos yeux à la Vie, à la reconnaissance des merveilles de la Résurrection du Christ, et beaucoup d’autres jours encore pour devenir vivantes.
Sœur Eliane