QUI SUIS-JE ?
Soeur BEZARA Velo Gérine, fille de BEZARA Marcellin et ZAFIMANANA Rosine, de MANANARA NORD. Nous sommes une fratrie de dix enfants nés de mêmes parents. Notre mère est décédée, ainsi qu’un frère, le dernier de la famille. J’occupe le 7ème rang avec une soeur jumelle. Notre famille n’était pas chrétienne. Notre grand-mère maternelle disait même que c’était tabou de prier.
HISTORIQUE de L’APPEL de DIEU pour devenir chrétienne
Quand j’étais enfant, une église venait d’être construite près de chez nous. Entre enfants, nous avons décidé d’aller y prier et nous sommes partis sans en parler à nos parents. Au retour, nous avons demandé de quelle église il s’agissait, mais personne ne le savait. Nous avions remarqué qu’il y avait une bougie. Un de nos amis qui revenait de prier au temple protestant a dit qu’au temple on n’utilisait pas de bougies. Et j’ai continué à aller prier à l’église sans demander à quelqu’un d’autre. Après un certain temps, j’ai su qu’elle était catholique. Je suis devenue catéchumène et j’apprenais le catéchisme. Ma difficulté était le temps, car j’étudiais aussi en ville et j’étais la seule à prier à la maison. Alors, j’ai décidé d’aller à l’église d’Ambodirotro. Un jour, il y avait une réunion. Une soeur dont j’ai oublié le nom était en tournée à Ambodirotro et elle donnait un cours de chants. À partir de ce moment-là, j’ai eu le désir de devenir soeur comme elle, mais je n’osais pas en parler de peur que les gens m’appellent “soeur” et j’aurais eu honte. Alors, je n’y ai plus pensé et je n’ai plus rencontré la soeur.
Le début de l’appel de Dieu en moi
Un jour, le Père et soeur Isabelle ont fait une annonce à la radio pour les jeunes qui désiraient être prêtres ou religieuses, mais je n’étais pas au courant de la date. Cependant, j’en ai entendu parler à l’église, mais je n’osais pas poser de questions, je tendais seulement l’oreille. Une jeune disait : “Je ne pourrais plus, mais si je pouvais être encore comme vous, j’y serais allée”. Cela m’a interpelée. Après avoir pris des renseignements, je suis allée chez les soeurs. J’ai dit que je voulais être séminariste, sans savoir ce que cela signifiait. Alors, soeur Isabelle m’a donné toutes les explications nécessaires pour m’éclairer et cela m’a confirmée dans mon projet de vie religieuse, mais j’étais encore en famille. Une parole de l’Évangile selon Saint Matthieu m’a fait réfléchir : ”Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez bien plutôt celui qui peut faire périr âme et corps dans la géhenne” (10,28) . Alors, dépassant la réalité sociale et l’environnement, j’ai confirmé l’appel en moi de chercher la vie éternelle.
Ensuite, j’ai suivi la formation d’aspirante durant quatre ans à Mananara. Après le BEPC en 2007, je suis rentrée en communauté à Tsaramandroso. Pendant cinq ans, j’ai étudié et j’ai fait mon stage à Maevatanana. En 2012, j’ai commencé la formation du postulat et du noviciat. Je me suis sentie heureuse dans la congrégation des Soeurs des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie et je ne regrette pas du tout mon choix. La simplicité des soeurs m’a fait vivre. Je n’ai pas trouvé trop de choses négatives et j’ai pensé que les choses faciles et les difficiles faisaient partie de la formation. Je les ai accueillies avec amour. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais pensé à retourner chez moi.
Comment j’ai vécu l’appel de Dieu en tant que religieuse ?
Je suis religieuse depuis huit ans. J’éprouve de la joie dans la vie de prière, l’organisation dans la congrégation et la communauté où je vis. Le fait de vivre le charisme de la congrégation : ”Être témoin du Dieu Amour au cœur de la société, du monde” et de cette Parole de Dieu : ”Faites tout avec amour (1 Cor. 16,14)” m’a aidée dans ma vie de religieuse. J’ai vécu mes missions dans la joie y compris mes études. J’ai pris aussi conscience de l’amour de la congrégation et de son aide dans tous les sens. Mais je sais que répondre à l’appel de Dieu n’est pas facile. Cependant, la grâce de Dieu est là pour m’aider. Je constate aussi que je ne suis pas parfaite, j’ai mes faiblesses, mais le soutien des aînées dans la congrégation est important pour que je continue à avancer sur le chemin que je dois suivre.
Je remercie toutes les soeurs qui ont vécu en communauté avec moi, les responsables et celles qui m’ont accompagnée durant ces 16 années. Et je compte encore sur elles pour l’avenir et sur leurs prières. Merci à la congrégation et à toutes les responsables. Merci beaucoup, mes soeurs.
Soeur Gérine