Les premiers documents historiques qui parlent de Bourgenay datent des XIIème – XIIIème siècles. Il est question d’un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Maillezais en lien avec l’abbaye de St Jean d’Orbestier.
Nous savons peu de choses sur l’histoire du prieuré de Bourgenay, sinon qu’il suit l’évolution de l’abbaye de Maillezais. Il subit ses premiers incendies pendant la Guerre de Cent Ans (dans les années 1340), puis lors des Guerres de Religion et particulièrement en 1569. Les protestants détruisent « à la mine » la crypte de Bourgenay et tombent la chapelle qui fait à l’époque 21 m sur 10 m.
En 1648 le prieuré de Bourgenay passe sous la dépendance du chapitre de la cathédrale de la Rochelle quand Maillezais perd son statut épiscopal. Il tombe en décadence. En 1777, la présence de religieux n’est plus attestée, selon un rapport du curé de St Hilaire de Talmont : il nous montre un sanctuaire dans un état de dénuement et de délabrement complet et il n’est plus question de la présence de religieux.
A la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. L’acheteur, un certain Fournier se servit des bâtiments comme d’une carrière de matériaux. Seule une partie de la crypte échappe à la démolition et le pèlerinage de Bourgenay tombe dans l’oubli.
La renaissance de Bourgenay est due, dès 1872, au comte de Beaumont et à sa famille très attachée au culte marial.
La famille de Beaumont à Bourgenay.
Marie Antoine Arthur de Beaumont est né en 1822. Il est capitaine de cavalerie et cumule plusieurs titres et fonctions comme Lieutenant d’Etat Major pontifical, chevalier de l’Ordre de Malte, Chambellan de l’Empereur d’Autriche. Il épouse en 1853 Louise de Bessay qui habite le château de la Benatonnière à Grosbreuil. Ils s’y installent dans un premier temps et ils ont tout d’abord 6 enfants de 1854 à 1861 puis 5 autres de 1862 à 1867 quand ils s’installent au château de la Garcillière à St Hilaire de Talmont.
Sur les 11 enfants, 4 meurent en bas âge, 2 deviennent religieuses (dont Henriette qui repose dans la crypte de la chapelle de Bourgenay). L’une des filles Jeanne épouse le comte de Cougny repose aussi dans la crypte. Antoinette, 2ème enfant des Beaumont reste célibataire et va jouer un rôle important sur le site de Bourgenay.
Dès 1860, le comte de Beaumont et son épouse s’intéressent au rachat du terrain de Bourgenay pour mettre fin à la profanation de cet ancien sanctuaire. Puis Louise de Bessay, épouse du Comte, meurt en 1871.
En 1872, le comte de Beaumont veut sauver le culte de Notre Dame de Bonne Espérance (voir « histoire et légende ») et fait part à Mgr Collet (évêque de Luçon) de son projet de rachat du terrain alors qu’un aubergiste s’est porté acquéreur pour en faire un lieu de divertissement. Le projet du comte réussit et il reconstruit dès 1872 une partie du sanctuaire (au-dessus de la crypte ancienne) et y reproduit la chapelle de son château.
Le 8 septembre 1874, c’est la reprise du pèlerinage en présence de Mgr Collet. 20 000 personnes y assistent et il n’a jamais cessé depuis cette date.
En 1891, alors que le comte de Beaumont est devenu maire de Talmont, il poursuit son œuvre et construit un château sur l’emplacement de l’ancien prieuré attenant à la chapelle.
Le 16 mai 1892, une statue de Marie « Immaculée Conception » tournée vers la mer est érigée au sommet du clocher de la chapelle. Le comte de Beaumont meurt le 20 mai.
En 1896, Antoinette de Beaumont reprend le flambeau car elle a hérité du site. Elle agrandit la chapelle en y ajoutant un transept et une nef. La nouvelle chapelle est bénie le 22 août 1896 par Mgr Catteau.
En 1911, Antoinette ouvre une première école « Sainte Mélanie » et fait venir une première communauté de Sœurs de Mormaison.
En 1926, elle leur lègue tous les biens qu’elle possède à Bourgenay et en particulier : le sanctuaire, le château et plusieurs constructions voisines dont l’école catholique, et toutes les dépendances de la ferme ainsi que du terrain. Sur ce terrain, les sœurs de Mormaison feront aménager un terrain de camping qui demeure encore aujourd’hui.
En 1928, Antoinette de Beaumont meurt et repose dans la crypte auprès de ses parents Arthur et Louise, sa sœur religieuse Henriette et Jeanne de Cougny son autre sœur.