A la demande de la famille de Beaumont, une communauté s’implante à Bourgenay en 1911 pour y ouvrir une première école « Sainte Mélanie », puis une école de garçon en 1927. Entre temps, Mademoiselle de Beaumont (+1928) avait légué à la Congrégation, en 1926, les biens qu’elle possédait à Bourgenay, en particulier le sanctuaire, le « château » attenant, ainsi que plusieurs constructions voisines qui sont aujourd’hui l’école catholique, un camping, une Maison Familiale qui forme aux métiers du bois, une maison de repos et de vacances pour religieuses. Depuis 1926, les Sœurs de Mormaison veillent à la pérennité du lieu.
Qui sont les sœurs de Mormaison ?
Le père Pierre Monnereau, jeune curé des Brouzils (Vendée) au début du XIXème siècle a un projet : éveiller des jeunes filles à la consécration totale de leur vie en réponse a l’appel du Seigneur Jésus, afin que cet amour inouï de Dieu pour chacun soit manifesté près des plus petits et surtout des enfants. Pour cela, il s’appuie sur une réalité existant dans la paroisse des Brouzils : l’école tenue par Mme Massé dont il assure régulièrement le catéchisme.
Mme Massé, 56 ans, Charlotte Payraudeau, 18 ans et Esther Blé, jeune fille de 13 ans, après avoir fait, chacune des vœux privés, s’engagent le Jeudi-Saint 1818. C’est la fondation de la Congrégation des Sœurs des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.
Bien que nées aux Brouzils, les Sœurs des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie sont communément appelées « sœurs de Mormaison », commune voisine des Brouzils où en 1839, le père Monnereau, sous la pression de personnalités locales influentes, devra laisser partir la supérieure générale et son Conseil.
Les « sœurs de Mormaison » sont nées d’une terre, dans une Église locale, au cœur d’une paroisse. Ceci est très important dans leur manière de vivre encore aujourd’hui. Rassemblées en petites communautés de 3 ou 4 sœurs, insérées dans les bourgs et les quartiers, elles vivent parmi les gens. Elles sont proches, depuis toujours, des familles, particulièrement des enfants, dans l’éducation pour rendre accessible le savoir à toutes et tous : dans les écoles, les centres de promotion féminine, les lieux d’alphabétisation pour les enfants en difficulté et pour les migrants.
Jeudi-Saint 1818 : les 3 premières sœurs se consacrent à Dieu.
1856 : à la mort du Père Monnereau la congrégation compte 192 sœurs.
1900 : les sœurs sont au nombre de 835. Elles vivent leur consécration au cœur des paroisses, dans l’enseignement, le soin des malades à domicile, les services des séminaires et collèges.
1900-1950 : extension de l’enseignement primaire pour les filles, présence à la vie paroissiale, aux communautés rurales.
1950-1975 : diversification dans l’enseignement en France avec la création des Maisons Familiales Rurales, des Collèges, des Lycées secondaires, techniques et professionnels. Adaptation du secteur sanitaire et social avec la création de Maisons de Retraite pour personnes âgées, des centres de soins, des sœurs aides familiales et ménagères. Egalement spécialisation de sœurs dans l’animation paroissiale et les Mouvements d’Action Catholique. Extension missionnaire en divers diocèses de France et implication des communautés dans la pastorale diocésaine en lien avec les autres congrégations et Unions de religieuses.
1975-2000 : La vie religieuse apostolique en France s’exprime principalement par la vie communautaire, la prière, la présence à la paroisse et au quartier, l’approche de ceux qui souffrent, l’accueil et l’écoute, la participation à la solidarité organisée, l’accompagnement spirituel des personnes et des groupes.
Aujourd’hui encore, dans les pays de forte croissance démographique et de moindre développement technique, l’éducation humaine et chrétienne des enfants, des jeunes, des familles, le service des pauvres, des malades, demeure la priorité pour l’Église. C’est l’œuvre principale des Sœurs des Sacrés-Cœurs à Madagascar, au Congo et en République Dominicaine
Au Canada et en France, la situation est autre. L’annonce de l’Évangile dans des États laïcs est constamment à inventer. Mais beaucoup de contemporains attendent l’annonce d’une Bonne Nouvelle. A l’heure de la mondialisation, des crises économiques qui creusent le fossé riches/pauvres, des migrations et déplacements de toutes sortes, il y a place pour une vie religieuse apostolique authentique :
* une vie religieuse qui vit passionnément l’Amour de Jésus pour toutes et tous sans discrimination.
* une vie religieuse qui vit la compassion.
* une vie religieuse qui vit la solidarité et la communion.