Madagascar a accueilli le Pape François, trente ans après la visite du Pape Jean-Paul II. Dans son agenda figurait une rencontre privée avec le président de la République, un discours devant le corps diplomatique, la société civile et les autorités, une grande messe aux abords de la capitale ou encore la visite d’un des « villages de l’Espérance » créé par l’emblématique père Pedro.
Programme détaillé du séjour du Pape François à Madagascar :
Vendredi 6 septembre
16:30 : Cérémonie de bienvenue à l’Aéroport d’Ivato
Samedi 7 septembre
09:30 : Visite de courtoisie au Président Andry Rajoelina, au palais d’Etat d’Iavoloha
10:15 : Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatiques à Iavoloha
11:15 : Office du milieu du jour au monastère des Carmélites Déchaussées, suivi d’un déjeuner à la Nonciature
16:00 : Rencontre avec les Evêques de Madagascar à la Cathédrale Immaculée Conception Andohalo
17:10 : Visite à la tombe de la Bienheureuse Victoire Rasoamanarivo à Andohalo
18:00 : Une veillée avec les jeunes au Domaine diocésain de Soamandrakizay
Dimanche 8 septembre
10:00 Messe au Domaine diocésain de Soamandrakizay.
15:10 : Le Souverain Pontife a visité le village d’Akamasoa du père Pedro, la “Cité de l’Amitié”.
16:00 : le Saint Père s’est rendu ensuite sur le chantier de Mahatazana pour y réciter une prière pour les travailleurs.
17:10 : La rencontre avec les prêtres, religieux et religieux, consacrés et séminaristes au collège Saint Michel a terminé sa journée.
Mardi 10 Septembre
Le Pape a repris l’avion depuis Antananarivo avec une cérémonie d’adieu à 9h et un envol vers 9h20, direction Rome où il a atterri en principe à 19h.
Le Lundi 9 septembre, le Pape François a fait un aller-retour à Maurice depuis Antananarivo. Son avion est parti à 7h30 heure malgache et devrait arriver à 10h40 heure mauricienne à l’aéroport de Plaisance. Et le Souverain Pontife a repris ensuite l’avion pour Antananarivo à 19h.
LE DÉROULEMENT
Arrivé le vendredi 6 septembre à Madagascar, le pape François n’a eu de cesse, pendant son séjour sur la grande île, de se placer aux côtés des plus pauvres, dénonçant la corruption et le clientélisme et plaidant pour un développement juste et respectueux de l’environnement.
« La pauvreté n’est pas une fatalité ! » À la suite du Père Pedro Opeka, les mots du Pape François ont résonné dimanche 8 septembre dans la Cité de l’Amitié fondée dans la banlieue d’ Antananarivo par le lazariste argentin, dans l’ambiance surchauffée de centaines d’enfants qui ont longuement et joyeusement ovationné le pape. Souriant et très à l’aise comme toujours avec les petits et les derniers, il s’est réjoui de visiter cette cité, « construite de vos mains » et témoignage concret qu’un autre monde est possible dès lors qu’il est bâti sur « les fondements du travail commun, le sens de la famille et de la communauté ».
Samedi soir, pour la veillée à Soamandrakizay, il avait déjà insisté sur la dimension communautaire de l’engagement chrétien, invitant les jeunes « à offrir une réponse chrétienne » à leurs problèmes, rappelant que « le Seigneur ne veut pas d’aventuriers solitaires ». Le pape François a dénoncé samedi « la déforestation excessive » de Madagascar. Cela confirme nos orientations fondamentales du chapitre.
Dimanche, près d’un million de personnes sont attendues à une messe que le souverain pontife a célébré. Du jamais vu à Madagascar. Il a rencontré une population impatiente de l’écouter dans un lieu qui est vraiment digne de sa présence. L’organisation est quasiment parfaite. Les gens ont tout donné. Pour eux, l’essentiel c’est de voir le Pape et d’avoir sa bénédiction dans une messe.
Devant les autorités politiques, civiles et religieuses malgaches, le pape François a poussé un cri d’alarme face à « la déforestation excessive » du pays, en suggérant aux autorités de créer des emplois respectueux de l’environnement pour sortir la population d’une précarité parfois « inhumaine ».
Arrivé la veille au soir du Mozambique, le Pape est allé rejoindre au moins 12 000 jeunes scouts catholiques malgaches, samedi soir, pour une veillée de prière dans un champ aménagé pour l’occasion. Tout le monde espère « un grand changement de la société ainsi que l’augmentation de la Foi après son passage, surtout une réduction du chômage des jeunes.
Dimanche, 800 000 pèlerins étaient à la messe
La grande messe est la plus attendue de la visite du Pape. 800 000 personnes affluaient le domaine de Soamandrakizay. Ils venaient de toutes les 22 régions de Madagascar. Des fidèles de tout le pays, hébergés sous des tentes dans les cours des paroisses de la capitale ou dans des écoles. Ils ont marché dimanche matin, à pied vers un immense champ de 60 hectares aménagé dans d’anciennes vignes, baptisé « Soamandrakizay » (un bien pour l’éternité). Prospère Ralitason, un agriculteur de 70 ans, a fait le déplacement avec 5 000 pèlerins d’Ambatondrazaka (centre est, à 200 km de la capitale). « Nous sommes fatigués, mais ça vaut la peine de faire tous ces sacrifices pour voir le Pape de nos propres yeux et recevoir sa bénédiction », a-t-il confié à l’AFP. Sous sa tente, le grand-père a attendu avec impatience l’ultime étape de deux heures de marche à pied pour aller écouter l’homélie du Pape. La dernière visite du pape Jean-Paul II remonte à trente, donc, tout le monde a cette soif.
L’initiative sur trois jours est particulièrement précieuse pour tous ceux qui n’ont pas de famille à Antananarivo. Pour nous sœurs des sacrés-coeurs, nombreuses ont fait l’expérience avec les chrétiens des diocèses d’origine. Quelques sœurs étaient à Manjakaray, dans notre maison d’accueil.
Il a prévu dimanche un dispositif de 700 policiers et gendarmes pour sécuriser le site, muni de 200 caméras de surveillance. Ils étaient aidés par les 12 000 jeunes scouts catholiques participant à la veillée de samedi.
Avec cet impressionnant dispositif de sécurité, les autorités veulent éviter un nouveau drame. En juin, au moins 16 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées devant un stade de la capitale malgache, dans une bousculade survenues lors d’un concert gratuit. L’année précédente, un mouvement de foule lors d’un match de football pour la qualification à la coupe d’Afrique des nations (CAN), a fait un mort et 41 blessés.
J’ai suivi le périple du Pape à la Télévision. Ce que je peux dire, tout le monde était content et en même temps fier d’être catholique. Les fidèles des autres religions disaient : nous ne pouvons pas faire une telle organisation, chapeau ! Vous, les catholiques, vous êtes nos références, nos modèles.
Malgré la fatigue, la poussière, l’émerveillement, UNE PAIX surgit. Tout le monde était dans le calme et surtout dans la prière.
Que cette visite nous encourage pour la suite.
Sr Carole