
Premier jour à L’Île Blanche
1er juillet
Aujourd’hui, les animatrices de groupe ont été formées par Sr Catherine Ryan, soeur Servite de Marie, notre animatrice du Chapitre. Nous avons vécu la messe avec la communauté du centre.
Cet après-midi, Sr Catherine a présenté le processus du Chapitre et nous as invitées à mieux nous connaître par divers moyens. Une ambiance joyeuse a circulé parmi les groupes et nous avons été heureuses d’accueillir des cadeaux venant du Congo.
Merci à sr Augustha pour la confection des très beaux sacs reçus !
Collaboration intersites sœurs et salariés (France)
Mardi 24 juin, profitant du beau temps et de la fin de l’année scolaire, les sœurs responsables des grandes maisons, les salariés en responsabilité aux Brouzils, à Mormaison et à Coutances, les sœurs déléguées de France et l’économat se sont retrouvés pour un moment convivial dans le parc de l’Epiardière.
C’est à l’ombre des arbres que nous avons pique-niqué puis, par équipe, nous avons joué au « dessinez c’est gagné ! » pour exercer de manière ludique la collaboration. Pas facile de dessiner pour faire deviner des mots et des expressions à ses co-équipiers dans un temps limité… quelle ambiance… nous avons bien ri !!
Ensuite, un temps de travail nous a permis de faire le point sur les situations de chaque grande maison : ce qui fonctionne bien, ce qui est à améliorer, sans oublier les projets en cours.
Ce temps fait suite à d’autres réunions de travail qui ont eu lieu dans l’année et qui visent à nourrir les relations intersites (Vendée-Coutances). Puisque les préoccupations sont semblables partout, il y a tout à gagner à réfléchir ensemble et à penser « large » c’est-à-dire pas seulement au niveau d’une communauté mais à l’échelle de la France.
Occasion aussi de remercier chacun et chacune pour son investissement au service de la congrégation. Bon été à vous !
Soeur Anne-Lise JAMIN
Madagascar consacrée au cœur de Jésus (Madagascar)
Pèlerin d’Espérance
Le Jubilé de 2025 instauré par le Pape François a eu de grandes répercutions à Madagascar. Chaque Evêque a ouvert la porte de sa cathédrale le dimanche après Noël 2024 alors qu’à Rome le Pape François a fait cela le 24 décembre 2024. L’indulgence a été donnée pour des chrétiens qui se sont préparés pour la recevoir : prière pour le Pape, pèlerinage sur un lieu indiqué pour cela, sacrement de réconciliation…
Et depuis cette date d’ouverture des célébrations, des pèlerinages se multiplient dans les diocèses. Des lieux ont été créés pour que des chrétiens puissent faire ces actions ou ces gestes et ainsi recevoir l’indulgence. A Tana par exemple, nous avons la cathédrale, le sanctuaire de la Bienheureuse Victoire Rasoamanarivo, celui du Bienheureux Raphaël Louis Rafiringa et un peu plus loin le centre de Saint Jacques Berthieu.
Pour ce jubilé de 2025, les Evêques de Madagascar ont décidé de mettre Madagascar sous la protection du Cœur de Jésus. Ainsi, ils ont invité les chrétiens à venir nombreux faire le pèlerinage national à Ampefy le 18 et 19 mai 2025. Ce lieu selon un prêtre jésuite géographe peut-être d’il y a combien d’année, est l’épicentre de Madagascar. Il y a installé une grande statue de la Vierge Marie qui est appelé aujourd’hui Ilot de la Vierge. Il est devenu un lieu touristique à cause de sa beauté, avec des vues imprenables, entouré d’eau, le lac Itasy.
Pour le pèlerinage national, les Evêques ont choisi ce beau site à 200 km d’Antanarivo. Ils ont confié à toutes les congrégations Sacré-Cœur de Jésus (au nombre de 11) d’animer le pèlerinage du samedi 17 mai toute la journée. Chacune des congrégations a donné 20 membres pour accompagner de groupes des pèlerins à passer la porte sainte qui a été mise à l’entrée de l’Ilot de la Vierge d’Ampefy en récitant le rosaire, le chemin de croix… Des chrétiens donc ont répondu très favorablement aux invitations des Evêques. Toute la journée du samedi ils ont fait le déplacement dans la prière. Une grande veillée de prière toute la nuit du samedi à dimanche. Les pèlerins ont veillé sous les étoiles en priant, chantant, dansant de temps en temps. Le Saint Sacrement a été exposé durant la nuit et pendant ce temps des personnes faisaient la queue pour aller se confesser.
A minuit, une animatrice a invité des gens à allumer leurs bougies de couleurs différentes selon les archidiocèses : de Diego couleur blanche, Tamatave verte, Antananarivo rouge, Fianarantsoa jaune et Toliara couleur bleue. Et en dansant ces lumières agitées décoraient le site sous les étoiles, rendant grâce au Sacré-Cœur. Il faisait froid mais ceux qui étaient arrivés attendait l’Eucharistie du dimanche le jour où Madagascar sera consacrée au Cœur de Jésus.
Ce dimanche le soleil a brillé généreusement. Pendant cette Eucharistie le Cardinal qui a été en même temps délégué du Pape Léon XIV pour cette cérémonie de consécration a présidé la célébration. On sentait la joie, le bonheur et l’espérance sur des visages. Nous espérons que notre Ile Malagasy se développe au plan spirituel, humain, social et fraternel.
Suite à cette fête jubilaire et l’action de grâce à Dieu pour son don en la personne de Léon XIV, le Nonce Apostolique a fait réception très importante à la nonciature à Antananarivo le 20 mai. J’y étais en tant que déléguée de la Provinciale. L’Eucharistie a eu lieu à 15h. Plus de 500 familles pauvres y étaient invitées. Des jeunes d’Akamasoa chez le Père Pedro OPEKA y ont fait des gestes d’action de grâce. Ils ont tous reçu quelques kg de riz, de l’huile et d’autres friandises.
Voilà des nouvelles d’Antananarivo.
Sœur Marie Louise Soaviloma
Arrivées à Locquirec !
Hier matin, lundi 30 juin, après la messe quotidienne, les capitulantes se sont retrouvées dans le cloître de la Maison mère. Les soeurs aînées ont sans doute apprécié découvrir les unes et les autres.
Après le repas pris entre capitulantes, l’embarquement fait, le bus a rejoint le Finistère. Nous sommes accueillies au Centre spirituel de l’Île Blanche.
Le Chapitre 2025 est là ! (Congrégation)
Les sœurs des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie sont en Chapitre général
du lundi 30 juin au mercredi 23 juillet 2025
Le Chapitre général est l’instance suprême de l’autorité dans la Congrégation. Il exprime d’une manière spécifique la participation des membres à la vie de l’Institut et la responsabilité de l’ensemble des sœurs. Pour la Congrégation, il est « signe d’unité dans la charité ». (Constitutions)
Il revient au Chapitre général d’élire la Supérieure générale et ses Conseillères, de faire le point sur les activités de la Congrégation depuis le Chapitre précédent et de définir des orientations pour les six années à venir.
Le Chapitre général est composé de 29 sœurs capitulantes :
- membres de droit
- membres élues
Calendrier :
- Le Chapitre débute début juillet à Locquirec, au Centre spirituel de l’île Blanche.(Finistère)
- Une célébration d’action de grâce ouverte à tous clôturera le Chapitre le jeudi 24 juillet à 10h30 en la chapelle de la Maison mère à Mormaison (Vendée).
Vous pouvez retrouver toute l’actualité du Chapitre en cliquant ici : Chapitre 2025

Les associées de La Croix Caron à l’Épiardière (France)
Le groupe d’associées « La Croix Caron » se réunit régulièrement à la communauté Notre-Dame de l’Épiardière où vit sœur Paulette qui chemine avec nous.
Elle nous disait souvent que certaines de ses sœurs l’enviaient, du moins exprimaient le désir de mieux nous connaître et de partager du temps avec nous.

Nous avons donc réfléchi à la manière avec laquelle nous pourrions répondre à leurs demandes. C’est ainsi que, depuis le mois de Mars, nous partageons, avec l’ensemble des sœurs disponibles, un temps de prière (30 à 45 minutes) en après-midi, les jours de nos rencontres.
Nous avons commencé par une méditation sur le texte de l’Apocalypse : » Je me tiens à la porte et je frappe », puis un chemin de croix pendant le carême, une prière mariale en Mai et un temps d’ouverture à l’accueil de l’Esprit avant la Pentecôte.

Avec l’expérience, nous avons compris que nos sœurs aînées apprécient les chants dynamiques et les supports audiovisuels que nous facilite internet.
La qualité du silence pendant et à la fin des rencontres est révélatrice de la profondeur de ce qui est vécu en vérité et simplicité. Nous savons qu’elles en » re demandent », nous essayerons d’êtres créatives afin de répondre au mieux à leurs attentes et de vivre de vraies rencontres avec le Seigneur.
Le groupe d’associées de la Croix Caron

Une expérience intense de la vie de l’Eglise universelle à Rome (Congrégation)
Au début du mois de mai, j’ai eu la chance de participer à l’Assemblée générale de l’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) qui s’est déroulée à Rome du 5 au 9 mai.
J’ai commencé mon séjour par quelques jours de pèlerinage. Je suis allée me recueillir sur la tombe du Pape François à la basilique Sainte Marie Majeure. Puis j’ai franchi les portes saintes des basiliques romaines : Ste Marie-Majeure, St Jean de Latran, St Paul-hors-les-Murs et St Pierre.

A l’assemblée, nous étions 950 supérieures générales de 90 pays,75 nationalités, venues des 5 continents, parlant langues et réunies autour du thème : « La vie religieuse une espérance qui transforme ». Nous avons fêté les 60 ans de vie de l’UISG née dans la mouvance de Vatican II. La méthode de « la conversation dans l’Esprit » a guidé nos échanges, nos réflexions et échos inspirés par les interventions et les expériences partagées.

Nos travaux ont commencé avec cette invitation à être des « pèlerines d’espérance » dans un monde blessé et fragmenté. Ensemble, nous avons contemplé les germes de justice dans notre monde, les étincelles de lumière qui brillent dans la nuit, les actes bons et audacieux.
Pour ma part, j’ai été touchée par l’intervention de la théologienne Sœur Mariola Lopez Villanueva. Elle nous a offert une méditation sur l’espérance comprise comme une « corde tendue par Dieu » à laquelle il faut s’accrocher. Elle nous a présenté l’espérance non comme un sentiment abstrait, mais comme un lien vivant qui invite les consacrées à agir. Elle nous a lancé un appel à cheminer ensemble, comme de simples pèlerines, dans la fidélité à l’Evangile et à l’humanité blessée.
Un autre moment fort a été l’intervention de Sœur Simona Brambilla, préfète du dicastère de la vie consacrée. Elle a partagé simplement son expérience missionnaire en partant d’un proverbe du peuple Makua du Mozambique : « Dieu n’est pas comme le Soleil qui est seul de par le monde, mais comme la Lune qui va avec les étoiles. Si la Lune avait un mauvais cœur, nous ne verrions pas les étoiles. » Partant de ce proverbe, Sœur Simona a offert une méditation profonde sur la manière dont la vie religieuse peut aujourd’hui être un signe d’espérance transformatrice pour le monde. Comparant la vie religieuse à la Lune, elle nous a dit : « La Lune est l’astre de la nuit. Elle n’écrase pas, n’éblouit pas, elle demeure en compagnie des étoiles, elle habite le ciel de la communion, devenant ainsi une image de l’Eglise d’aujourd’hui. La nuit est aussi un espace de créativité, d’intuition, de naissance. Comme dans la nuit de Pâques, elle est temps d’enfantement d’une vie nouvelle, petite, fragile, mais pleine d’espérance. Dans un monde qui craint la nuit, la vie religieuse rappelle que c’est précisément là que Dieu parle, que l’espérance germe ».
Enfin, j’ai été très bouleversée par le témoignage d’une sœur qui se tient à la frontière des Etats-Unis et du Mexique. Avec force, elle nous a dit : « l’espérance n’est pas un sentiment, c’est une action ». Elle nous a partagé simplement son action avec 9 congrégations pour venir en aide aux migrants refoulés à la frontière.

Cette première participation a donc été un moment fort d’expérience de la diversité de la vie religieuse et de sa fraternité. Elle a été aussi une expérience intense de la vie de l’Eglise universelle en raison de l’élection du pape Léon XIV. J’ai eu la chance de prier sur le tombeau du pape François et d’acclamer Léon XIV le 8 mai avec des milliers de chrétiens sur la place Saint Pierre (un peu à distance cependant et à travers la médiation d’un écran géant !)
Sr Martine CHAILLOT, supérieure générale

Nouvelles du chantier de la Louisiane – Mai 2025 (France / Généralat)
Ce 21 mai, les équipes d’économat France et du généralat se sont retrouvées sur le site de la Louisiane pour faire le point avec l’architecte et le chef du suivi de chantier.
Tout avance bien et les photos commencent à nous projeter un peu dans le bâtiment des Services de France et du Conseil général, les cloisons étant montées.
Pour la future maison du Conseil Général, il faut plus d’imagination !
Enfin la salle extérieure a retrouvé une belle toiture et commence à être isolée.
Voici un diaporama qui donne quelques « impressions » :
Sr Anne VION
Disparaître ou résister, une congrégation dans la tempête : l’Union Chrétienne de Fontenay-le-Comte (1901 à 1907) (France)
« L’enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit en France aux congrégations. Les congrégations autorisées à titre de congrégations exclusivement enseignantes seront supprimées dans un délai maximum de dix ans. […] ». Ainsi commence la loi du 7 juillet 1904, qui est l’aboutissement d’un processus débuté il y a une vingtaine d’années, et scandé par différents textes législatifs qui visent à réduire l’influence et l’importance des Congrégations religieuses en France.
L’arrêt du 10 juillet 1904, sonne le glas de l’Union Chrétienne de Fontenay-le-Comte, uniquement considérée comme congrégation enseignante, elle est dissoute. L’attitude adoptée et la foi en l’espérance d’un avenir, méritent que l’on revienne sur ces quelques années qui auraient pu marquer la disparition de la congrégation de l’Union Chrétienne.
Les lois anti-congréganiste : quatre ans de descente aux enfers (1901-1904)
Depuis le 15 septembre 1872, l’Union Chrétienne est autorisée par décret, comme Congrégation Hospitalière et Enseignante à Supérieure Générale. Déjà, la congrégation avait dû s’adapter aux lois Ferry (1881-1882) et Goblet (1886) de laïcisation de l’enseignement et du personnel, par la création d’écoles privées dites libres. En 1901, le vote de la loi du 1er juillet, sur les associations vise à réglementer l’existence des congrégations, en exigeant une demande d’autorisations pour chacun de leurs établissements. L’Union Chrétienne envoie un dossier au Ministre de l’Instruction publique et des Cultes, pour chacune de ses écoles, sans toutefois recevoir de réponse ou d’autorisation du Ministère. Il faut attendre 1903, pour que les événements se précipitent, les demandes d’autorisations pour les écoles fondées après l’autorisation de 1872 sont refusées : elles doivent fermer. La Supérieure d’alors, Mère Saint Benoit, demande aux sœurs enseignantes de rester sur place et de continuer le travail. Pour avoir désobéi à la loi, les descentes de gendarmerie dans les écoles seront nombreuses et seize sœurs, de quatre établissements vont comparaître devant le tribunal de grande instance. Toutes les Sœurs seront condamnées et Mère Saint Benoît également, pour son acte de désobéissance.
La visite des gendarmes à l’école de Saint-Pierre-du-Chemin (1903)
« Le 25 septembre 1903, à Saint-Pierre-du-Chemin, deux gendarmes de La Châtaigneraie descendent de cheval place de l’église, puis ils pénètrent dans la cour de l’école des filles toute proche. […] La directrice Sœur Marie-Xavier, vite prévenue, se présente et fait entrer au salon les visiteurs […]. L’objet de la visite, sur réquisition du sous-préfet, et la notification d’une lettre du président du Conseil ministre de l’Intérieur et des Cultes, par laquelle celui-ci l’informe du rejet de la demande d’autorisation. […] Imaginons le trouble de Sœur Marie-Xavier quand elle entend cette nouvelle injonction ! Voici ce qu’elle déclare, selon le procès-verbal : « Nous ne sommes pas sécularisées, et nous continuons notre école malgré la notification qui nous a été faite le 25 septembre, car nous avons reçu l’ordre de la Supérieure Générale de notre congrégation de rester, que nous étions autorisées par un décret antérieur à la loi, et que nous nous disperserions lorsque nous serions condamnées en dernier ressort. La communauté se compose de six membres, une septième religieuse s’y trouve actuellement. »
Le 7 juillet 1904, la loi interdisant l’enseignement aux congrégations est promulguée, elle prévoit aussi la dissolution des congrégations exclusivement enseignantes dans l’intervalle de dix ans et la confiscation de leurs biens. L’Union Chrétienne n’existe désormais plus légalement. Dès lors les sœurs sont dans l’attente de la visite du liquidateur et de la fermeture de la Maison mère. Rapidement, on ferme le noviciat et quelques sœurs ayant leur brevet et qui souhaitent rester dans l’enseignement se sécularisent, pour sauver quelques écoles ici ou là. Elles sont relevées temporairement de leurs vœux et doivent quitter le cœur serré, la Maison mère. À peu près toutes les sécularisées devront comparaître devant le tribunal pour y être interrogées et s’assurer qu’elles n’ont plus de liens avec leur ancienne Supérieure, dans le but de reconstituer de nouveau la congrégation.
L’épisode de l’inventaire de la Maison mère
Aux yeux du Gouvernement, l’Union Chrétienne n’existe plus, dissoute par l’arrêté ministériel du 10 juillet 1904. Le liquidateur, nommé le 12 août 1904 par le Tribunal de Fontenay arrive rapidement à la Maison mère pour y faire l’inventaire des biens. Il épluche scrupuleusement les comptes, en présence de la Mère Supérieure, et heureusement il n’y pas d’erreurs dans la tenue des registres. Pour les sœurs restées sur place, Mère Saint Benoît leur donne l’ordre de rester calmes et d’aller et venir dans la maison, sans s’inquiéter de la présence de ces Messieurs qui vont y entrer comme chez eux, pour y faire l’inventaire de tout ce que contiennent les bâtiments de la Maison mère, de la cave au grenier.
L’éventualité d’un inventaire avait déjà été prévue depuis quelque temps, les bons matelas des lits avaient été remplacés par des matelas bourrés de foin, les couvertures étaient très usagées et le mobilier restant très pauvre. Chaque sœur cherchait à dissimuler à sa manière des petits objets qui seraient très utiles après l’expulsion des dernières habitantes du couvent.
Sœur Saint Pierre et le paquet dans le clocher
« Une jeune Sœur, Sr St Pierre, n’avait-elle pas eu l’idée de monter un paquet dans le clocher en se servant de l’échelle portative. Malheureusement, elle ne connaissait pas la capacité du clocher. Le paquet quoique petit, avait peu de place. Elle l’attacha comme elle put à une persienne et ne s’aperçut pas qu’un coin de la serviette passait par les trous et formait un drapeau blanc battant au vent. On se demandait avec inquiétude ce qu’il allait en advenir !… La pauvre sœur était bien ennuyée quand, à la descente de son promontoire elle vit sa maladresse. Les inquisiteurs arrivaient, notre Mère Supérieure les accompagnait avec notre avoué. Celui-ci se retira et fit un signe de la tête à notre Supérieure en montrant le drapeau. Il n’en arriva rien de désastreux, car aucun autre regard ne s’éleva vers le ciel, pour la circonstance, ces Messieurs se contentèrent de regarder à leurs pieds pour ne pas faire de faux pas dans les escaliers. »
L’inventaire de la Maison mère dura trois longues semaines, les inspecteurs allaient et venaient dans chaque recoin de la maison pour prendre note de ce qui s’y trouvait. La Maison mère étant un vrai labyrinthe avec ses escaliers, ses couloirs partant dans différentes directions, ils cherchaient à s’orienter, se trompaient de chemin, retournaient sur leurs pas. Ils passèrent trois fois devant une chambre sans y entrer, croyant l’avoir déjà visitée. Surveillé discrètement par les sœurs de la maison, à la barbe des inspecteurs, elles transportaient vite les objets d’une chambre qui allaient être visitée vers une autre. Dans les greniers et caves, les inspecteurs élégamment vêtus ne s’arrêtèrent pas trop, les caves n’étant pas éclairées et encombrées d’objets poussiéreux et couverts de toiles d’araignées. Le poulailler et le clapier ne furent pas oubliés, et pour tuer un lapin ou une poule, il fallait demander l’autorisation au liquidateur. Pourtant, dans l’attente et l’angoisse, les sœurs ne perdent pas confiance et espoir en la Providence.
1907 : l’espérance triomphante, la renaissance comme congrégation hospitalière
Dans l’ombre, Mère Saint Benoît travaille à la renaissance de la congrégation, il faut prouver que l’Union Chrétienne est aussi hospitalière, car, après tout dans plusieurs des fondations, les sœurs soignaient les malades à domicile et le dispensaire de la Maison mère était lui très fréquenté par les pauvres. Très vite, un avocat Me de Lacoste trouve la cause juste et s’engage à la défendre, d’abord, par la constitution d’un dossier de certificats des personnes soignées par les sœurs dans le passé et dûment signés par les médecins. Il plaide au Tribunal de Fontenay, qui malgré le dossier, confirme l’arrêt du 10 juillet 1904, pour la fermeture de l’établissement.
Pendant ce temps, chaque Sœur de la Maison mère fait à tour de rôle une demi-heure d’adoration et de supplication devant le St Sacrement, pour faire violence au Ciel. Le 22 mai 1905, une lueur d’espoir apparaît, la Cour d’Appel de Poitiers reconnaît comme établissement hospitalier la Congrégation de l’Union Chrétienne, c’est une explosion de joie et de reconnaissance envers la Providence. Mais la joie est de courte durée, puisque le Procureur de la République, ne voulant pas rester sur un échec fait appel du jugement en cassation.
Il faut alors recommencer, reconstituer un nouveau dossier, l’expédier à Me de Ramel, l’avocat des causes religieuses à Paris. Pendant ce temps, prières, adorations, sacrifices, pénitences et supplications au Cœur de Jésus se font plus insistantes que jamais. Au-dehors, les soins dévoués aux malades continuent, les sœurs sont dans l’attente angoissée d’être expulsée à tout moment, comme elles peuvent l’entendre pendant la lecture du soir au réfectoire, où la sœur égrène les couvents dans lesquels les religieux ont été expulsés. Enfin, le 22 mai 1907, arrive de Paris un télégramme de Me de Ramel annonçant que la Congrégation de l’Union Chrétienne de Fontenay-le-Comte est désormais reconnue comme hospitalière par un arrêt de la Cour de cassation. Rapidement, les cloches sonnent à toutes volées et un Te Deum triomphal retentit sous les voûtes de la chapelle.
L’Union Chrétienne a fait face à la tempête anti congréganiste, grâce à une étonnante faculté d’adaptation, en réorientant ses missions apostoliques vers les soins, avec le service des garde-malades et l’ouverture d’une clinique. Les nouvelles bases de la congrégation sont jetées.
Thomas Aubin, archiviste de la congrégation
Les sœurs de la Maison mère en visite aux sœurs des Brouzils – Joie des retrouvailles festives, pascales … (France)
– Nous sommes heureuses de retrouver nos sœurs. Celles que nous connaissons, celles avec lesquelles nous avons partagé une vie active en France, dans d’autres pays, départements, pendant bon nombre d’années.
– Salle à manger bien préparée, pour la détente, pour se voir, chanter. Le micro est là. Des chants sur feuilles, mots pour rire défilent et nous font souvenir de notre jeunesse, “chansons à ripouner”, contines… Pot pourri “Un jour, maître Corbeau sur un arbre perché” (dans les chaises) rires, gestes à volonté…
– Rencontre du “Père Marty avec le berger”, tous les deux ont un troupeau et des brebis, ils les connaissent bien !…
– Un soir au Paradis !
– “Joie discrète, humble fidèle !”
– Prendre les anciens que nous sommes pour embellir leurs vieux jours jusqu’à la fin du chemin.
– Goûter, avec des madeleines, des boissons servies par le personnel souriant. Merci. Et nous terminons la soirée par l’action de grâce, les Vêpres de la Résurrection.
MERCI à tous ceux et celles qui ont permis cette agréable soirée un mardi de Pâques.
– Nous sommes invitées, les sœurs de la communauté de Mormaison pour une rencontre avec nos sœurs des Brouzils. Il y a beaucoup de personnes dans la grande salle à manger et chacune attend les surprises de l’après-midi : chants, goûter… appréciées par chacune et chacun …
En finale, “très bonne soirée” ! MERCI aux organisatrices et peut-être … organisateurs. À renouveler.
– Un après-midi avec nos sœurs aînées des Brouzils et le personnel soignant dans une ambiance simple, chaleureuse et fraternelle.
Je revois le visage rayonnant d’une sœur handicapée (et d’autres) bien présentes et participantes dans le déroulement des intermèdes et le temps de prière.
Impressions de quelques sœurs de la communauté de la Maison mère