L’Avent : accueillir l’inattendu de Dieu dans nos vies (France)

Nous voilà bientôt à l’Avent, ce temps qui nous tourne vers l’arrivée de quelque chose ou plutôt de quelqu’un et qui nous parle d’inconnu, d’inattendu, d’aventure. Pensons à Marie, Joseph, Elisabeth : Dieu a surgi dans le quotidien de leur vie humaine et il a fait jaillir une nouveauté – d’abord déroutante – mais qui s’est révélée être une bonne nouvelle pour eux et pour le monde.

Et nous, croyons-nous à la venue, à la présence de Dieu dans notre propre vie, aujourd’hui ?

L’Avent est une invitation pour guetter les signes de la venue de Dieu, de son irruption dans la vie du monde et dans la nôtre. Ensemble, cherchons les traces de sa présence et de sa nouveauté. Ensemble, ouvrons notre cœur à l’inattendu de Dieu dans nos vies.

C’est dans cet esprit que la communauté des Sœurs des Sacrés Cœurs située aux 3 ponts à La Roche sur Yon et la paroisse du Sacré Cœur vous proposent de prier les vêpres « en visio » les mercredis 4, 11 et 18 décembre de 18h30 à 19h pour rejoindre chacun là où il habite et pour former une large communauté priante, tournée vers la venue du Seigneur.

Connexion par skype : https://join.skype.com/eUMzHacYD1Co

Renseignements : sr Anne-Lise 06.52.39.40.79 / annelisejamin@gmail.com

Cultivons la joie d’être ensemble !

Le temps d’un après-midi, une quarantaine de sœurs de la Maison mère ont répondu à l’invitation des sœurs de la communauté Esther Blé des Brouzils. Moments de partage et d’amitié autour d’un bon goûter qui avait été préparé par l’équipe de cuisiniers de la Maison mère. Merci à tous pour l’accueil chaleureux, l’ambiance festive, la joie et la bonne humeur.
A la prochaine fois pour de nouvelles retrouvailles !

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Octobre rose à la Maison mère

Le groupe des « Joséphines »

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Depuis 3 ans, les sœurs participent à cette marche solidaire en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Accompagnées d’une partie des bénévoles de l’hospitalité vendéenne, les sœurs sont sorties dans Mormaison. Il n’y a pas d’âge pour participer ! Bravo aux sœurs et aux bénévoles.
Après l’effort, le réconfort !
Bravo !

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Sandrine Thomas, assistante de communauté.

Devenir pèlerins d’espérance aux Brouzils

Depuis lundi midi la communauté est en route pour devenir pèlerins d’espérance. Nous avons pris conscience que l’espérance nous ouvre un avenir commun, que nous avons une traversée à faire ensemble, ne serait-ce que celle de la vieillesse, de la maladie. Depuis notre appel commun dans la congrégation nous avons en quelque sorte pris un engagement les unes envers les autres.

Et en ce jeudi, trente-deux d’entre nous, sœurs et laïcs, ont reçu le sacrement de l’onction des malades. Recevoir la force de Dieu pour le bout de chemin que nous commençons …

Une bonne dégustation de gaufres confectionnées par l’équipe de cuisine nous a tenues au diapason de la fête.

Puis l’animatrice nous a accompagnées pour apprendre l’hymne du jubilé 2025. Elle nous a hissées vers la flamme

« Vive flamme, ma seule espérance :

Sur la route j’ai confiance en toi »

Sr Eliane

Le Conseil de Congrégation a commencé

Comme chaque année, les responsables des pays où nous sommes se réunissent avec la supérieure générale et son Conseil.

Cette année, il se déroule du 1er au 14 novembre au Centre spirituel l’Île Blanche à Locquirec, en Bretagne.

Après une journée préparatoire personnelle et studieuse pendant laquelle nous avons découvert un restaurant traditionnel «  pas si différent » au moment du déjeuner : Ô Bell’Endroit ; après avoir vécu la messe de la Toussaint à la maison générale présidée par Père Jean-Pierre R., prêtre Malgache Fidei Donum de passage en Vendée, nous voici arrivées dans notre futur lieu du Chapitre 2025.

Avec l’animation de Sr Catherine Ryan, nous poursuivons le chemin et avançons ensemble résolument vers cet événement de congrégation. Le cadre nous aide au silence contemplatif, au discernement communautaire et à la préparation concrète du Chapitre.

Merci pour vos prières précieuses.

Sr Anne VION

Coup de projecteur : Le Bon Père Serres, fondateur des Petites Sœurs des Malades

Le 26 octobre 1827 naissait Jean-Baptiste Serres (1827-1904), plus connu quelques années plus tard comme le Bon Père Serres, fondateur des Petites Sœurs des Malades. La fin de ce mois d’octobre est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur quelques points saillants de sa vie.

Jeunesse et premières années de sacerdoce

Né dans la ferme de Marsalou, près de Mauriac (Cantal), il est le second enfant de François Serres et de Jeanne Chabau, un couple de fermiers. Le jour de sa naissance, il est baptisé en la basilique Notre-Dame des Miracles de Mauriac, et c’est au sein de ce foyer paysan, par l’exemple de vie de ses parents, qu’il découvre une foi chrétienne profonde, héritée de ses ancêtres.

De ses jeunes années, on le décrit comme « Bon et doux […] aimant la solitude dans laquelle il cherche le Bon Dieu ». C’est après sa première communion, qu’il promet à Jésus de se consacrer à son service et de devenir prêtre. À treize ans, en 1841, avec l’approbation de ses parents, il entre au collège de Mauriac, puis en 1848, c’est l’entrée au Grand Séminaire de Saint-Flour pour quatre ans. Ordonné prêtre le 5 juin 1852, il devient vicaire de la paroisse de Vaulmier, non loin de Mauriac, ou les relations avec les paroissiens vont lui paraître difficiles et ne correspondent pas avec la solitude qui le caractérise. Traversant une période d’incertitude, il demande en 1856 son admission dans la Compagnie de Jésus, afin de répondre aux vœux de la vie religieuse. Après deux ans de noviciat, éprouvant physiquement et moralement, il quitte la Compagnie.

Le Père fondateur d’une Congrégation nouvelle

C’est en 1858 qu’il est nommé vicaire à Ally, ou, pendant cinq ans, il va retrouver force et équilibre dans l’exercice de son ministère paroissial et ainsi mûrit l’idée de fonder une Congrégation. Lors de ses visites en campagne, auprès des malades abandonnés et privés de soins, il s’émeut de leur sort et songe à fonder une congrégation destinée à les soigner. C’est dans sa paroisse d’Ally qu’il rencontre une jeune fille, Marguerite Marie Lachaud (1839-1895) en qui « Il discerne une âme généreuse, prête à un don total ». Elle sera sa première collaboratrice dans la mise en pratique de la charité, la première à qui il dévoilera son idée d’établir une Congrégation nouvelle pour les malades et les pauvres. C’est véritablement la première pierre de la Congrégation naissante. Le 23 juin 1863, il devient aumônier du pensionnat Notre-Dame à Mauriac, durant un an, il met en exergue son talent d’écrivain, qui ne cessera de croître, par l’écriture d’une Vie de Catherine Jarrige (1754-1836), plus connu sous le nom de Catinon Menette, tertiaire de Saint Dominique. C’est à partir de l’année 1864 qu’il va rencontrer quatre jeunes filles souhaitant se joindre à Marie Lachaud pour visiter les malades, point de départ de la Congrégation des Petites Sœurs des Malades. Et, dans la nuit du 24 décembre 1864, dans le plus grand secret elles prononcent pour un an les vœux de pauvreté, chasteté, obéissance. Sous l’impulsion et le dévouement du Père Serre, la Congrégation va se développer rapidement, par de nombreuses fondations d’ermitage. En 1897, à son apogée, la Congrégation en comptera environ quatre-vingt-dix, dispersées en dix-huit diocèses.

Les dernières années du Bon Père Serres

Le Père Serres qui a cherché la solitude toute sa vie, se retire à l’aube du XXe siècle dans son ermitage de la Thébaïde. Ainsi, il se trouve lié étroitement à Dieu, uni par la prière et le travail.

En 1902, le cinquantième anniversaire de son sacerdoce l’arrache à sa solitude d’ermite pour le conduire devant un cortège de prêtres et de deux cents religieuses. Il y reçoit à cette occasion de nombreuses félicitations et compliments, particulièrement de ces Petites-Soeurs « Non, votre œuvre ne périra pas, Bon et Vénéré Père. Nous resterons dignes de notre vocation, dignes d’être appelées vos Filles…C’est le serment que nous sommes heureuses et fières de déposer dans votre cœur ». Au début de l’année 1903, il sent ses forces décliner, et pense que sa mort approche et y prépare ses Filles. Au début de l’année 1904, il donne à travers une circulaire les dernières recommandations à ses Filles « Vous êtes des religieuses servantes. Vous vous êtes louées au Seigneur Jésus qui vous envoie soigner ses malades et ses pauvres […] vous êtes la pauvreté même ». Il effectue ses dernières visites dans les ermitages pour y donner des retraites, puis se retire définitivement à la Thébaïde. Après un mois de souffrances, offert pour la prospérité de la Congrégation, il s’éteint le 5 août.

En 1954, son corps est exhumé pour rejoindre la chapelle des Vaysses, à Mauriac où il repose pour l’éternité. « Il a été l’ami des ouvriers, des pauvres et des malades. Il se survit dans son œuvre ».

*Les Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie ont accueilli en 1999, par voie de fusion la Congrégation des Petites Sœurs des Malades de Mauriac.

Thomas Aubin, archiviste de la congrégation

Journée du patrimoine à la Maison mère, édition 2024 (France)

Pour la troisième année consécutive, la Maison mère a ouvert ses portes au public, le dimanche 22 septembre, en participant aux Journées européennes du patrimoine. Une occasion de faire découvrir ce lieu trop souvent méconnu, et témoin de l’histoire de la congrégation.

Si la congrégation a bien été fondée aux Brouzils en 1818, par le Père Monnereau, c’est à Mormaison que s’installe la Maison mère en 1839, après quelques aléas. Second berceau de la congrégation à partir duquel elle va prospérer. Aujourd’hui, les Sœurs des Sacrés-Cœurs sont aussi communément appelées Sœurs de Mormaison.

Témoin des liens étroits qui unissent la congrégation à la commune, cette édition 2024 était organisée en partenariat avec l’Association Montréverd Patrimoine, qui y organisait une marche historique dont le départ se faisait de la Maison mère. Le stand installé dans la cour de la chapelle, accueillait randonneurs et visiteurs, pour échanger sur l’histoire de la commune, particulièrement à travers la projection d’un film retraçant la chute du clocher de la Maison mère en 1972.

Lors de cette journée, les visiteurs ont pu découvrir la richesse de ce patrimoine, à travers des visites guidées et une exposition retraçant l’histoire de la Maison mère et l’évolution de l’habit symbolique des Sœurs des Sacrés-Cœurs de Mormaison. Ils ont également eu la possibilité d’explorer des parties habituellement inaccessibles, comme la salle à manger des sœurs ou l’ancienne salle du chapitre, occasion d’évoquer la figure du Père Monnereau et des premières sœurs, à travers le tableau peint par Ferdinand Birotheau en 1856.

Troisième édition à la Maison mère, ce 22 septembre 2024. Et un public intéressé,

admiratif, parfois surpris par les dimensions des bâtiments, l’espace intérieur, bien éclairé, “propre”, et la surface d’un parc agréable. Impression générale positive, mais cela ne doit pas empêcher d’innover pour une autre Journée du Patrimoine.

La Chapelle est le premier lieu visité. Espace de recueillement où, d’emblée, apparaît la sobriété et la beauté de son architecture, laquelle valorise des vitraux aux couleurs rutilantes. Ces œuvres d’art, réalisées en 1971 par l’atelier monastique de Saint Benoît sur Loire, fascinent le public quand une sœur en fait la présentation. “Jʼétais loin de deviner la richesse du message de ces verrières” disait un couple en quittant l’édifice.

Le parcours se poursuit dans les cloîtres où textes et photos anciennes habillent des panneaux préparés avec talent par Thomas, l’archiviste de la congrégation. La nouveauté cette année : un mannequin en habit d’autrefois, avec coiffe, bien sûr… Personnage tellement vrai qu’on croyait voir une sœur en chair et en os revenue à la Maison mère pour l’événement … d’où questions sur ce sujet. Questions aussi sur le grand tableau, magnifique sous un projecteur, dans la salle Pierre Monnereau. Émerveillement encore dans la salle à manger, face à la Croix et aux Cœurs de Jésus et Marie traversés de lumière.

En définitive, journée ensoleillée de rencontres, de partages, de joie pour les visiteurs, dont des familles du personnel. Peut-être aussi une occasion pour nous, les sœurs, de porter un regard renouvelé sur un environnement fait de deux siècles d’histoire et sur tant de beautés qui pourraient pâlir à nos yeux habitués.

Sœur Marie Griffon

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Tous les ingrédients étaient réunis pour vivre cette journée de partage et de rencontres. Nous avons mené ce projet ensemble, sœurs et laïcs (archiviste et assistante de communauté) pour l’organisation de cette belle journée. Un grand merci aux sœurs pour leur participation.

Les sœurs de la Maison mère, Sandrine Thomas et Thomas Aubin

Nouvelle année scolaire à Notre Dame (Mahajanga) Madagascar

Nous venons de faire la messe d’ouverture de la nouvelle année scolaire ce matin. Cela fait trois semaines que nous sommes en classe. Durant cette messe nous avons ouvert aussi l’anniversaire des 70 ans de l’école Notre-Dame. La grande fête sera le 07 décembre 2024.
Grâce au don importante d’une bienfaitrice française, nous avons commencé à acheter des matériels sportifs : 35 ballons de foot, basket, volley pour les deux écoles: Sainte Marie et Notre-Dame, 18 maillots jaunes pour les filles et 18 maillots jaunes pour les garçons pour le foot. Nous avons commandé des maillots de basket pour les filles et garçons aussi mais ils ne sont pas encore arrivés. il y a des sifflets, des marquages pour les courses aussi . Nous continuerons à équiper les deux écoles pour développer l’éducation physique et artistique, culturelle selon le souhait de la donatrice que nous remercions pour cette précieuse aide en faveur des enfants et des jeunes.

Soeur Carole
Directrice de l’Ecole Notre-dame

Rentrée des classes à Brazzaville (Congo)

Ce mardi 1er octobre, c’est le jour de la rentrée scolaire. A l’école Angélique Massé, autour du mât, après la bénédiction par le Père Yvon, Salesien de Don Bosco, a suivi la présentation du personnel et quelques orientations pour les élèves.
En général, la rentrée des classes n’est pas très suivie par les élèves. 40% de participation.
Nous sommes au début et c’est timide. Par contre tout le personnel était présent.

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Sr Édith

Il y a 200 ans, disparaissait Madame Massé, co-fondatrice des religieuses des Sacrés-Cœurs

Le 29 septembre 1824 disparaissait Angélique Jourdan Massé (1761-1824), en religion Mère Marie de l’Ascension. Par le rôle décisif qu’elle a eu à l’origine de la congrégation, Madame Massé, dans le sillage du Père Monnereau est co-fondatrice des Sœurs des Sacrés-Cœurs. Deux cents ans après son décès, elle est devenue à l’aune d’une réhabilitation méritée un visage familier et marquant de la congrégation.

La jeunesse d’Angélique, éléments biographiques

La petite Angélique Urbaine Jourdan voit le jour le 22 janvier 1761, à Craon (Mayenne). Peu de temps après sa naissance sa maman décède, par nécessité, elle sera confiée à des religieuses de Château-Gontier, recevant l’éducation et l’instruction qui vont lui permettre de partir à la fin de son adolescence comme demoiselle de confiance chez la famille de Sapinaud, à la Rairie de Bazoges-en-Paillers. C’est depuis la Rairie qu’elle épousera un domestique des Sapinaud, René Massé (1767-1820) avec qui elle aura un fils, Isidore (1791-1831). Après la guerre de Vendée (1793-1796), les Massé gagnent Paris, ou René Massé fréquente les cercles républicains, tandis que son épouse donne l’hospitalité aux nobles qui traversent la capitale.

D’un commun accord, le couple décide de vivre séparément, et c’est aux alentours de 1804 qu’ils regagnent la Vendée. De son côté, René Massé s’installe près des Herbiers, tandis que Madame Massé revient à Bazoges dans la famille Sapinaud, permettant ainsi à son fils de suivre les cours du petit collège-séminaire de Chavagnes. Rapidement et pour trouver un moyen d’existence, elle trouve une place de régente (institutrice) aux Brouzils.

Madame Massé, institutrice des Brouzils et première religieuse de la congrégation

Arrivée aux Brouzils vers 1807 ou 1808, l’institutrice semble très appréciée de la population. C’est du moins ce qui transparaît à travers le seul témoignage connu sur cette période, écrit par l’une de ses élèves, Esther Blé (1806-1880), en religion sœur Marie de l’Incarnation. À travers ce témoignage, on ressent l’affection d’Esther Blé pour son institutrice, décrite comme « notre pieuse et zélée maîtresse d’école […] elle me donnait tous ses soins, elle employait tous les moyens possibles pour m’instruire ». Apparaissent aussi par ce témoignage les qualités pédagogiques de Madame Massé « Elle était assez instruite pour des enfants de la campagne. Elle connaissait parfaitement sa religion et toutes les semaines, elle nous faisait l’instruction, nous expliquait très bien le catéchisme […] elle avait un talent tout particulier pour instruire les enfants. Elle était bonne, douce, compatissante, charitable et simple ».

À son arrivée aux Brouzils le 14 août 1814, le Père Monnereau n’ignore sûrement pas l’estime générale que porte la population à son institutrice et naturellement, un climat de confiance s’installe rapidement entre le jeune curé et l’institutrice. Tout cela préfigure les bases de la petite communauté des Brouzils, dont la mise en œuvre semble partagée par les deux, par l’initiative non négligeable de Madame Massé qui « Pria Monsieur le Curé de visiter fréquemment son école […] et le pria de lui donner, non seulement un règlement de vie ordinaire aux personnes de son état et de vouloir bien l’admettre au nombre des personnes qu’il désirait former à la vie religieuse ». Consciente de l’importance de son rôle d’institutrice, l’école devient le terreau fertile de la future congrégation, avec l’association rapide de « trois autres filles vertueuses ».

Avant de faire son engagement religieux, Madame Massé est toujours mariée à René Massé, elle lui demande donc son autorisation pour faire ses vœux, « Il y consentit et lui donna pleine et entière liberté de faire comme bon lui semblerait ». Cette situation n’est certes pas habituelle, mais elle est susceptible d’être canoniquement reconnue. Son engagement religieux eut lieu le 19 mars 1818 aux Brouzils, prenant pour nom de religieuse Marie de l’Ascension.

La place de Mère Marie de l’Ascension dans la naissance de la congrégation

Son rôle a d’abord commencé dans la petite école des Brouzils ou « le Bon père lui avait communiqué tous ses projets ». Le charisme de fondation exprimé par le Père Monnereau a véritablement pris corps chez les premières sœurs sous la direction de Mère Marie de l’Ascension, permettant à la congrégation naissante de se développer et de s’affermir au travers des difficultés. Son expérience, sa maturité, ses qualités pédagogiques la désignent naturellement comme la formatrice du premier noyau des jeunes sœurs, faisant dire à Sr Marie de l’Incarnation « A bien considérer ce qui s’est passé, sans elle je puis vous assurer qu’il n’y avait personne ici en ce temps…pour entreprendre ce qu’elle entreprit […] elle a été à juste titre notre première fondatrice ». Le Père Monnereau n’était pas lui-même membre de la communauté dont il était le père, par conséquent le rôle tenu par Madame Massé, rôle de l’intérieur est fondamental dans la phase de création de la congrégation et il en parle à juste titre aux religieuses des Sacrés-Cœurs  « comme de leur Supérieure fondatrice ».

Que ce soit de son vivant ou peu de temps après son décès de nombreuses personnes trouveront cela insupportable d’avoir eu comme première supérieure une femme séparée de son mari. L’histoire de la congrégation sera réécrite, minimisant ainsi la place et le rôle de madame Massé dans la naissance de la congrégation. Cette histoire officielle prévaudra jusque dans les années 1990, ou le travail rigoureux de Sœur Marguerite Vrignaud permettra de faire toute la lumière sur la place et le rôle véritable de co-fondatrice tenue par Madame Massé.

Thomas Aubin (archiviste de la congrégation)